Le premier natif de Saint Yvi à recevoir la légion d’honneur

Jean Le Joncour né le 19 décembre 1829 à Kerguinou de Jean Le Joncour et de Marie Le Moan est sans doute le premier Saint Yvien à avoir reçu la légion d’honneur (le 21 février 1856). Sa famille est originaire de Ploaré. Sa naissance sur Saint Yvi peut être expliquée par le mariage en 1831 à Saint Yvi de son oncle Jean Le Moan, frère de sa mère, avec Marie Jeanne Le Beux une fille de Saint Yvi née en 1816. Ses parents se sont retrouvés, pour une raison à déterminer, sur la ferme où Jean Le Moan était cultivateur.

Décoration faisant suite à sa participation à un assaut qui engendra une fracture du bras gauche par un éclat d’obus le 8 septembre 1855, suivi d’une amputation le 25 décembre 1855.

On peut supposer que ce fait de guerre a eu lieu lors de la prise de Sébastopol pendant la guerre de Crimée.

Franz Roubaud, Siège de Sébastopol (1904, détail)

Caporal au 2ème régiment de voltigeur, son régiment participe le 8 septembre 1855 à l’assaut qui permit de s’emparer de la position fortifiée de Malakoff.

Le 2e régiment de voltigeurs est créé en 1854. Un de ses bataillons est envoyé en Crimée et y débarque le 28/1/1855, le régiment entier le rejoint en mai et se distingue lors de la prise des ouvrages du 22 mai 1855 en perdant 14 officiers et 300 hommes. Lors de la prise de Sébastopol, le régiment appuie l’assaut de la division de la Motterouge sur le Petit Redan et y perd 5 officiers et 660 hommes.

Extrait de « Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée et aux hôpitaux militaires français en Turquie pendant la campagne d’Orient en 1854-1855-1856 »

Voltigeur : Terme militaire. Soldats de petite taille, formant autrefois une compagnie d’élites à la gauche du bataillon et destinés à se porter rapidement de côté et d’autre.

Tenue du voltigeur

Quelques mois après son retour en France, il épouse le 16 janvier 1857 à Saint Evarzec la toute jeune Marie Marguerite Louedec, née à Fouesnant le 21 mai 1840, fille de feu Thomas et de Hyacinthe Aimée Névez. Il est noté cultivateur sur l’acte de mariage. Deux filles naîtront de ce mariage, Jeanne Marguerite née le 7 mai 1865 et Marie Jeanne Perrine le 3 septembre 1867, toutes deux nées à Pors Meillou, en la commune de Gouesnac’h, où Jean est dit propriétaire sur les actes de naissance de ses filles. Leur mère succomba le 27 septembre 1867.

Signature de Jean Le Joncour à la naissance de sa première fille

Il se remarie le 4 janvier 1872 à Saint Thurien avec Louise Bras, née à Saint Thurien le 20/02/1836 , fille de Claude , âgé de 69 ans et de feue Marie Françoise Le Goff. A son mariage, il exerce la profession de receveur buraliste.

Il décède le 10 novembre 1891 au bourg de Querrien .

Il serait intéressant d’avoir accès à son dossier militaire afin de connaître précisément la raison de l’obtention de cette légion d’honneur. De nombreux soldats ont été blessés lors de cet assaut mais ils n’ont pas tous reçu la légion d’honneur.