E:18830410

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Mardi 10 avril 1883 E:18830410


COUR D’ASSISES DU FINISTÈRE Présidence de M. Hamel, conseiller à la cour de Rennes

10 avril 1883 4e affaire. – Le Roux (Corentin), adjoint réactionnaire de la commune de Saint-Yvi, est accusé d’avoir, le dix-huit octobre 1882, volontairement porté des coups et fait des blessures à Marie-Josèphe Dagorn, sa femme ; lesquels coups portés et blessures faites sans intention de donner la mort, l’ont pourtant occasionnée : « Le 18 onctobre 1882, dit l’acte d’accusation, Corentin Le Roux, cultivateur à saint-Yvi, dont le caractère brutal est conne de tous les voisins, rentra chez lui, en état d’ivresse, vers neuf heures du soir. Il chercha querelle à sa femme et la frappa dans le bas ventre et, par derrière, avec ses pieds chaussés de sabots ; puis, après l’avoir terrassé, il se mit à lui sauter sur le corps. Sa fille, françoise Le Roux, femme Kerhervé, aidé de son mari, réussit enfin à dégager cette malheureuse. « Depuis ce jour, la femme Le Roux, sans être alitée, souffrait beaucoup , elle se plaignait de douleurs dans le bas-ventre, et ne pouvait s’asseoir. Vers la fin de novembre, elle s’alita pour ne plus se relever. « Quinze jours avant son décès, cependant, Le Roux voulut la contraindre à se livrer à lui, et, malgré les efforts qu’elle faisait pour le repousser, il se porta sur elle à des actes obscènes. Cette scène odieuse ne dura pas moins de quatre heures ! « Le Roux s’opposait à ce qu’on allât chercher un médecin ; mais, le 19 décembre, sa belle-sœur fit appelé malgré lui M. le docteur Chauvel, qui constata que la gangrène avait profondément envahi les parties du corps de la femme Le Roux, sur lesquelles l’accusé avait exercé des violences. La victime succomba le 23 décembre. « L’autopsie a démontré, conformément à l’opinion de M. le docteur Chauvel, que la femme Le Roux est morte des suites des coups qui lui ont été portés. » Le rapport de M. le docteur Doursaut ne laisse aucun doute sur ce point. Tel n’est pas cependant l’avis du jury. Le Roux, déclaré coupable de simple délit de coups et blessures volontaires, est condamné à 15 mois de prison. Ministère public, M. Bachelot-Villeneuve, procureur. – Défenseur : Me de Chamaillard.

Source Le Finistère du 14 avril 1883