E:19070922

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Dimanche 22 septembre 1907 E:19070922


La Forêt-Fouesnant

Descente de justice

Prévenu qu’un meurtre avait été commis dimanche 22 courant, en la commune, M. le juge d’Instruction accompagné d’un médecin légiste et assisté d’un greffier et de l’interprête ordinaire, s’est transporté aussitôt sur les lieux du crime afin de procéder à son enquête. La victime est un sieur Marchand Vincent, 45 ans, domestique de ferme, au village de Kerampage en la commune de Saint-Yvi, et habitant au lieu de Lochou-Kerstrat, petite cabane d’un aspect des plus misérables, abritant 7 personnes, le père, la mère et 5 enfants, dont encore quelques-uns en tout bas âge. La veille au soir, comme c’est l’habitude, à l’occasion de la clôture du battage il y avait eu un grand repas, qui s’était prolongé avec la buverie de cidre, jusqu’à 4 heures du matin. Pendant le repas, un nommé Quintin Laurent, 48 ans, journalier, habitant Carom-Yan, en Saint-Evarzec, eut une discussion avec Marchand, à qui il reprochait d’avoir porté au grenier moins de sacs de blé que lui ; il le terrassa et lui porta plusieurs coups. Le dimanche matin, vers 5 heures, Marchand se rendit à son travail à Kerampage. Arrivé à la ferme, Marchand, d’après les dires de Quintin, se serait rendu jusqu’à son lit et lui aurait porté plusieurs coups à la tête avec son couteau qu’il tenait fermé, lui faisant ainsi plusieurs blessures d’une certaine gravité. Quintin s’étant levé, fut saisi par son adversaire et terrassé au milieu du cellier, où il couchait. Il se releva fit tomber Marchand sur le côté près d’une cloison, puis, comme ce dernier le mordait au pouce, il le saisit par la poitrine et lui frappa la tête sur des poids et de pavés qui se trouvaient à cet endroit. Les chocs contre les pavés et les poids, dont l’un de 5 kilos furent tellement violents, que le malheureux Marchand eut le crâne défoncé et comme aplati.
Le sieur Le Nouy (Noé), patron de ces deux hommes, vint séparer les adversaires. Les coups violents portés par Quintin à Marchand, laissèrent en cet endroit échapper une mare de sang ; les poids et les cailloux, ainsi que les cloisons, étaient tout ensanglantés.

Marchand, qui était blessé mortellement, aurait ensuite quitté la ferme pour rentrer chez lui ; il aurait ainsi parcouru près d’un kilomètre et franchi un talus assez élevé, puis serait tombé dans une garenne dépendant du village de Creac’h-Dû, en La Forêt. Le corps fut découvert vers 11 heures du matin par la femme du défunt qui, ne le voyant pas venir, s’était portée à sa rencontre ; il était déjà froid et les vêtements étaient tout souillés de sang. Cette pauvre femme, alla aussitôt prévenir de sa lugubre découverte les habitants du village de Poulmenguy, ferme la plus voisine.

En raison des blessures mortelles de Marchand, qui devaient fatalement entraîner une mort pour ainsi dire immédiate, on ne peut supposer qu’une chose, c’est que le cadavre de la victime avait été transporté du village de Kerampage à l’endroit où il a été découvert.

Le médecin-légiste qui a procédé à l’autopsie a constaté plusieurs factures de l’occiput, qui se trouvait comme aplati, et qui ont occasionné une hémorragie du cerveau entraînant une mort pour ainsi dire immédiate.

Après toutes ces constations et l’interrogatoire du prévenu, M. le juge d’instruction a mis le nommé Quintin en l’état d’arrestation. Celui-ci est marié et père de 7 enfants.

source L'Union Agricole du Finistère du 25 septembre 1907