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Article 1:
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Après un violent incendie D'UNE GRANDE FERME IL NE RESTE PLUS QUE LA MAISON D'HABITATION
Après un violent incendie D'UNE GRANDE FERME IL NE RESTE PLUS QUE LA MAISON D'HABITATION


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''source Le Progrès de Cornouaille''
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Article 2:
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QUIMPER (de notre rédaction).
— En moins d'une heure, un incendie d'une rare violence dont les causes ne sont pas encore déterminées, a entièrement détruit l'importante exploitation agricole de Kéramut, en la commune de St-Yvi. Il s'agit là d'une ferme importante dont les champs s'étendent sur trente-cinq hectares, qui appartient à Mme veuve Troalen, habitant à Kérangall — soit à 200 mètres du lieu du sinistre — et est actuellement cultivée par son fils, M. Yvon Troalen, 44 ans, marié, père de 5 enfants. Moins d'une heure : c'est la terrible brièveté du feu qui, trouvant en la sécheresse persistante, aussi dans l'éloignement de points d'eau, de puissants alliés, a ravagé, peu après 15 h., hier après-midi, une exploitation agricole en pleine extension. Seules l'aide immédiate des voisins accourus, la prompte autant qu'énergique intervention des sapeurs-pompiers de Rosporden, puis de Quimper, placés sous les ordres du commandant Cornillé, des lieutenants Bourlaouen et Crabot, auront permis de faire la part du feu. Notre titre dit assez combien importante se révèle celle-ci.
La jeune Martine Troalen :
« Les flammes couraient... »
15 heures environ hier après-midi à la ferme de Kéramut. Après la pause de midi, le travail a repris dans l'exploitation. Les commis agricoles sont aux champs. M. Yvon Troalen, aidé d'un charpentier, M. Legrand, charpentier à St-Évarzec, est occupé à dresser un appentis adossé à l'une de ses granges. Mme Troalen est couchée, souffrante. Puis c'est une course, des cris, vers la maison : La jeune Martine Troalen, 9 ans, vient de voir, la première, les flammes qui, dira-t-elle, « couraient tout autour des deux tas de paille ». Ceux-ci étant dressés sur l'aire à battre à immédiate proximité des dépendances et de la maison d'habitation.
Aussitôt, sa sœur aînée, Raymonde, 18 ans, alertait sa mère, qui appelait M. Yvon Troalen. Celui-ci hélait une voisine, Mlle Huguette Laurent, de Kéronsal. Très vite, cette dernière gagnait à bicyclette le hameau du Roudou, à un kilomètre de là, sur la R.N. 165, et téléphonait aux pompiers de Rosporden. Le lieutenant Crabot et ses hommes arrivaient peu de temps après sur les lieux, mais devant l'ampleur du sinistre sollicitaient l'appui du corps de sapeurs-pompiers de Quimper, qui leur apportaient la puissance supplémentaire de leur nombre ainsi que de leur matériel.
Il convient, en effet, de noter que dans leur lutte contre l'incendie, les pompiers durent pallier le manque d'eau. Rosporden dut, en effet, utiliser un point situé à 400 mètres de Kéramut, cependant que Quimper se voyait contraint de dérouler près de 900 mètres de tuyaux afin de capter les eaux du Jet. Une nouvelle fois les camions-citernes se révélèrent donc extrêmement précieux sinon indispensables.
Il y eut vers 18 h 30 une alerte quand le pignon gauche de la maison d'habitation connut, lui aussi, les atteintes du feu. Mais tout danger se trouvait promptement écarté à cet endroit. Cependant que sur le vaste périmètre des dépendances agricoles, dans un nuage de fumée, sous la menace d'une résurgence des flammes s'élevant encore par moments, on luttait contre le feu à Kéramut.
Une colonne de fumée
trois explosions
On s'explique encore très mal l'incendie de Kéramut. Les différentes hypothèses de la fermentation du fourrage, du court-circuit, de l'imprudence d'enfants ou de fumeurs semblent toutes devoir être écartées. L'enquête menée par la brigade de gendarmerie de Rosporden, sous les ordres de l'adjudant Caroff, permettra sans doute d'établir la cause initiale de cette véritable catastrophe.
Mais l'impression première du sinistre demeure son extraordinaire rapidité : peu avant 15 h., tout est calme à Kéramut, moins d'un quart d'heure après, destruction. De la route de Rosporden, d'Ergué-Gabéric même, on voyait la colonne de fumée s'élevant de la ferme en proie au feu. « Curieux, dira M. Troalen. J'étais à 20 m. du point de départ du feu et je n'ai rien vu, rien senti avant le grand embrasement. Puis trois explosions : le gaz-oil qui explosait ».
Une ferme, une récolte
un matériel
entièrement détruits :
12 millions de dégâts
La soudaineté du sinistre aura donc permis son ampleur, aura donc interdit de sauver grand-chose de l'exploitation. Voici dans sa terrible sécheresse l'énumération des dégâts matériels subis hier à Keramut.
Bâtiments : un hangar couvert ardoises, deux écuries une étable.
Matériel : une batteuse avec monte-paille, une pelleteuse pour pommes de terre et légumes, une moissonneuse-lieuse, une voiture Peugeot 203 et sa remorque, une clôture électrique, 650 litres de gaz-oil.
Récolte : 12 500 kg d'avoine, 3 500 kg d'orge, 60 tonnes de foin, 26 tonnes de paille, 10 tonnes de pommes de terre de sélection, près de quatre tonnes de pommes de terre de consommation.
Les premières estimations font apparaître des dégâts relevant de l'ordre d'au moins 12 millions, fort heureusement couverts dans leur intégralité par l'assurance. Mais il n'en demeure pas moins que M. Troalen ressentira très durement le malheur qui vient de le frapper et dont était d'ailleurs venu se rendre compte sur place M. Huitric, maire de Saint-Yvi.
Une famille durement éprouvée
Depuis un an, M. et Mme Yvon Troalen auront véritablement connu des heures difficiles. En septembre dernier, ils devaient déplorer la mort d'une de leurs enfants décédée des suites d'un accident de voiture survenu au carrefour du « Roudou ». Le 24 juillet dernier, M. Troalen entrait (sic) en clinique pour y subir une intervention chirurgicale et, depuis quelque temps Mme Troalen est souffrante.
Formons finalement ce vœux que pour la famille de M. et Mme Troalen,  le « temps de la longue patience » soit maintenant terminé.
Nous dirons, en terminant, , que, durant de longues heures, les sapeurs-pompiers ont surveillé les décombres de la ferme de Keramut, dont seul le corps d’habitation n’a pas trop souffert.
Légende photo : Le hangar où le feu s'est propagé en premier est détruit. Le fourrage y brûle encore et menace la maison d'habitation qui pourra être préservée.
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''Source Ouest-France''

Dernière version du 15 juin 2025 à 16:24

Article 1:
Après un violent incendie D'UNE GRANDE FERME IL NE RESTE PLUS QUE LA MAISON D'HABITATION

En moins d'une heure, un incendie, dont les causes sont encore inconnues, a détruit toutes les dépendances de la grande ferme de Keramut en St-Yvi, exploitée par M. et Mme Yvon Troalen.

Dans l'après-midi de mercredi, les fils de M. Troalen et les ouvriers agricoles étaient aux champs, M. Troalen lui, aidait un charpentier pour la cons- truction d'un appentis derrière une grange. C'est la petite Martine Troalen, 9 ans, qui aperçut la première les flammes qui s'élevaient du tas de paille situé entre les granges.

Les pompiers de Rosporden et de Quimper durent dérouler 900 mètres de tuyau pour aller capter l'eau du jet. A leur arrivée, toutes les dépendances brûlaient déjà tellement avait été rapide la propagation du feu. Le bétail put être sauvé mais tout le matériel, dont une batteuse, une moissonneuse et une 203 Peugeot brûlait. La seule solution était de protéger la maison d'habitation. Vers 18 h., le sinistre semblait circonscrit lorsqu'une nouvelle alerte ramena les pompiers vers la maison d'habitation : le pignon brûlait. Ce foyer fut cependant vite éteint.

Par contre tout le reste a brûlé, soit : un hangar, deux écuries, une étable et une grange. En plus du matériel les récoltes de paille et de foin, d'avoine, d'orge et de pommes de terre sont perdues.

Une première estimation chiffrerait les dégâts à 12 millions.

source Le Progrès de Cornouaille

Article 2:
QUIMPER (de notre rédaction). — En moins d'une heure, un incendie d'une rare violence dont les causes ne sont pas encore déterminées, a entièrement détruit l'importante exploitation agricole de Kéramut, en la commune de St-Yvi. Il s'agit là d'une ferme importante dont les champs s'étendent sur trente-cinq hectares, qui appartient à Mme veuve Troalen, habitant à Kérangall — soit à 200 mètres du lieu du sinistre — et est actuellement cultivée par son fils, M. Yvon Troalen, 44 ans, marié, père de 5 enfants. Moins d'une heure : c'est la terrible brièveté du feu qui, trouvant en la sécheresse persistante, aussi dans l'éloignement de points d'eau, de puissants alliés, a ravagé, peu après 15 h., hier après-midi, une exploitation agricole en pleine extension. Seules l'aide immédiate des voisins accourus, la prompte autant qu'énergique intervention des sapeurs-pompiers de Rosporden, puis de Quimper, placés sous les ordres du commandant Cornillé, des lieutenants Bourlaouen et Crabot, auront permis de faire la part du feu. Notre titre dit assez combien importante se révèle celle-ci. La jeune Martine Troalen : « Les flammes couraient... » 15 heures environ hier après-midi à la ferme de Kéramut. Après la pause de midi, le travail a repris dans l'exploitation. Les commis agricoles sont aux champs. M. Yvon Troalen, aidé d'un charpentier, M. Legrand, charpentier à St-Évarzec, est occupé à dresser un appentis adossé à l'une de ses granges. Mme Troalen est couchée, souffrante. Puis c'est une course, des cris, vers la maison : La jeune Martine Troalen, 9 ans, vient de voir, la première, les flammes qui, dira-t-elle, « couraient tout autour des deux tas de paille ». Ceux-ci étant dressés sur l'aire à battre à immédiate proximité des dépendances et de la maison d'habitation. Aussitôt, sa sœur aînée, Raymonde, 18 ans, alertait sa mère, qui appelait M. Yvon Troalen. Celui-ci hélait une voisine, Mlle Huguette Laurent, de Kéronsal. Très vite, cette dernière gagnait à bicyclette le hameau du Roudou, à un kilomètre de là, sur la R.N. 165, et téléphonait aux pompiers de Rosporden. Le lieutenant Crabot et ses hommes arrivaient peu de temps après sur les lieux, mais devant l'ampleur du sinistre sollicitaient l'appui du corps de sapeurs-pompiers de Quimper, qui leur apportaient la puissance supplémentaire de leur nombre ainsi que de leur matériel. Il convient, en effet, de noter que dans leur lutte contre l'incendie, les pompiers durent pallier le manque d'eau. Rosporden dut, en effet, utiliser un point situé à 400 mètres de Kéramut, cependant que Quimper se voyait contraint de dérouler près de 900 mètres de tuyaux afin de capter les eaux du Jet. Une nouvelle fois les camions-citernes se révélèrent donc extrêmement précieux sinon indispensables. Il y eut vers 18 h 30 une alerte quand le pignon gauche de la maison d'habitation connut, lui aussi, les atteintes du feu. Mais tout danger se trouvait promptement écarté à cet endroit. Cependant que sur le vaste périmètre des dépendances agricoles, dans un nuage de fumée, sous la menace d'une résurgence des flammes s'élevant encore par moments, on luttait contre le feu à Kéramut. Une colonne de fumée trois explosions On s'explique encore très mal l'incendie de Kéramut. Les différentes hypothèses de la fermentation du fourrage, du court-circuit, de l'imprudence d'enfants ou de fumeurs semblent toutes devoir être écartées. L'enquête menée par la brigade de gendarmerie de Rosporden, sous les ordres de l'adjudant Caroff, permettra sans doute d'établir la cause initiale de cette véritable catastrophe. Mais l'impression première du sinistre demeure son extraordinaire rapidité : peu avant 15 h., tout est calme à Kéramut, moins d'un quart d'heure après, destruction. De la route de Rosporden, d'Ergué-Gabéric même, on voyait la colonne de fumée s'élevant de la ferme en proie au feu. « Curieux, dira M. Troalen. J'étais à 20 m. du point de départ du feu et je n'ai rien vu, rien senti avant le grand embrasement. Puis trois explosions : le gaz-oil qui explosait ». Une ferme, une récolte un matériel entièrement détruits : 12 millions de dégâts La soudaineté du sinistre aura donc permis son ampleur, aura donc interdit de sauver grand-chose de l'exploitation. Voici dans sa terrible sécheresse l'énumération des dégâts matériels subis hier à Keramut. Bâtiments : un hangar couvert ardoises, deux écuries une étable. Matériel : une batteuse avec monte-paille, une pelleteuse pour pommes de terre et légumes, une moissonneuse-lieuse, une voiture Peugeot 203 et sa remorque, une clôture électrique, 650 litres de gaz-oil. Récolte : 12 500 kg d'avoine, 3 500 kg d'orge, 60 tonnes de foin, 26 tonnes de paille, 10 tonnes de pommes de terre de sélection, près de quatre tonnes de pommes de terre de consommation. Les premières estimations font apparaître des dégâts relevant de l'ordre d'au moins 12 millions, fort heureusement couverts dans leur intégralité par l'assurance. Mais il n'en demeure pas moins que M. Troalen ressentira très durement le malheur qui vient de le frapper et dont était d'ailleurs venu se rendre compte sur place M. Huitric, maire de Saint-Yvi. Une famille durement éprouvée Depuis un an, M. et Mme Yvon Troalen auront véritablement connu des heures difficiles. En septembre dernier, ils devaient déplorer la mort d'une de leurs enfants décédée des suites d'un accident de voiture survenu au carrefour du « Roudou ». Le 24 juillet dernier, M. Troalen entrait (sic) en clinique pour y subir une intervention chirurgicale et, depuis quelque temps Mme Troalen est souffrante. Formons finalement ce vœux que pour la famille de M. et Mme Troalen,  le « temps de la longue patience » soit maintenant terminé. Nous dirons, en terminant, , que, durant de longues heures, les sapeurs-pompiers ont surveillé les décombres de la ferme de Keramut, dont seul le corps d’habitation n’a pas trop souffert. Légende photo : Le hangar où le feu s'est propagé en premier est détruit. Le fourrage y brûle encore et menace la maison d'habitation qui pourra être préservée.
Source Ouest-France